Centre Presse le 28 mars 2008 "Le travail social en danger"

Texte intégral :

 

MANIFESTATION

Les étudiants de l'Institut régional du travail social dans les rues de Poitiers.

 

Le travail social en danger

 

Les étudiants de l'Institut régional du travail social sont descendus hier dans la rue pour dénoncer l'effet discriminatoire de la loi relative à la gratification des stages de formation.

 

            Ce devait être une « loi sur l'égalité des chances ». C'est le fossé de l'inégalité que sa mise en application a creusé.

            Le millier d'étudiants de l'Institut Régional du Travail Social (IRTS) de Poitiers (300 environ ce jeudi à battre le pavé) et l'ensemble de leurs collègues de l'Hexagone, réunis hier dans un même mouvement de protestation, ont peur pour leur avenir.

            Sur le bûcher de leurs revendications, brûle depuis le 2 février cette fameuse circulaire gouvernementale sur la gratification des stages de plus de trois mois. Une gratification (398,13 euros par mois à temps plein) jugée « discriminatoire » par les étudiants et formateurs eux-mêmes. Les raisons s'égrènent. « A l'origine, cette loi était intéressante, mais elle a été promulguée sans aucune consultation, explique Anatole Andrault, l'un des portes parole de la fronde poitevine. Nous dénonçons le fait que ladite gratification, indispensable compte tenu de l'allongement de la durée de nos stages, ne s'affecte qu'au secteur privé. Le désengagement de l'Etat est flagrant. En sus, les associations et autres institutions privées censées nous accueillir ont déjà bouclé leur budget depuis octobre ou novembre. Ils n'ont pas l'argent pour financer cette gratification ».

            Accueillir des stagiaires, être obligé de les rémunérer au bout de trois mois, sans avoir l'argent, comment est-ce viable ? « C'est justement ce que l'on demande », tance Anatole Andrault. Qui en rajoute une couche : « L'autre problème, c'est que les gens qui touchent déjà des rémunérations, de type bourses ou Assedic, sont favorisés dans la découverte d'un stage, l'organisme accueillant n'ayant pas à les rétribuer. »

 

            On recommence lundi

            Plus largement, le mouvement protestataire décline ses doléances. Que la gratification soit versée à tous les étudiants, quel que soit leur régime. Que des moyens soient expressément débloqués pour les organismes d'accueil. Qu'il ne soit fait aucune distinction entre public et privé. Que le niveau 3 de l'IRTS (bac+3) soit reconnu de niveau licence. Que la gratification soit également applicable – au nom de la fameuse « égalité des chances »- au niveau 4 (bac + 2). Qu'enfin, conclut Anatole Andrault, «  notre statut de stagiaire ne soit pas confondu avec celui de salarié. »

            La manifestation d'hier était un jalon. Lundi prochain, après l'AG matinale de l'Institut, les étudiants de l'IRTS ont rendez-vous, à 14h, devant les ports de la DDRASS. «  Il y a urgence, nous devons être entendus. » Dont acte…

N.B.

 

 

Des formations à la carte

            L'IRTS prépare, en deux ou trois ans, aux métiers d'éducateur de jeunes enfants, d'éducateur spécialisé, assistant de service social, éducateur technique spécialisé, conseiller en économie sociale et familiale, éducateur de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport, ingénieur social, directeur d'établissement ou de service d'intervention sociale et responsable d'unité d'intervention sociale.

 

 

 



02/04/2008
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